Personnes

Caylyn brise le silence

6 octobre 2021

Caylyn s’assoit à l’extérieur sur une table avec son chien sur les genoux.

Si vous souffrez de problèmes de santé mentale, vous n’êtes pas seul, assure Caylyn Booth. « Solliciter de l’aide n’est pas un signe de faiblesse », affirme Caylyn, partenaire principale des Ressources humaines chez Loblaw. « C’est en fait l’une des actions les plus difficiles à poser. Il faut énormément de courage et de force pour lever la main et dire : “Je ne peux pas m’en sortir seul”. J’aurais aimé que quelqu’un me le fasse savoir. »

Octobre est le Mois national de la sensibilisation à l’emploi des personnes handicapées et le Mois de la sensibilisation à la santé mentale. Un Canadien sur cinq souffre d’un problème de santé mentale, et nombre d’entre eux ont peur d’en parler.

Pour Caylyn, qui a passé des années à cacher son anxiété au travail, il est important de raconter son histoire pour faire savoir aux autres qu’il est acceptable de reconnaître que, parfois, ça ne va pas.

Pendant ses quatre premières années chez Loblaw, elle se déplaçait souvent pour se rendre dans quatorze magasins ZehrsMD de son district. Elle éprouvait une vive anxiété, mais, comme elle ne travaillait pas dans un bureau, il lui était facile de le cacher.

Lorsqu’elle a commencé à travailler au siège social de Loblaw, en 2016, Caylyn a réalisé que ses collègues allaient découvrir son problème étant donné que certains de ses symptômes se manifestaient au travail.

« Je me suis rendu compte que je demandais souvent à ce qu’on me rassure, parce que je réfléchissais trop et me remettais en question, explique-t-elle. C’était comme si je lançais une bouteille à la mer; j’avais l’impression de me noyer. »

« Ma plus grande peur était que les autres découvrent mon secret. Je ne voulais pas leur avouer que j’avais des problèmes, parce que je pensais être capable de les régler toute seule. Mais agir comme ça donne l’impression d’être seul au monde. »

Même pendant l’une de ses pires crises d’anxiété, elle se sentait incapable d’en parler à son patron.

« Et j’étais là, dans mon rôle de gestionnaire des Ressources humaines, à soutenir les gens et à les encourager à s’exprimer s’ils avaient des problèmes, alors que j’étais incapable de suivre mon propre conseil », confie-t-elle.

C’est à ce moment qu’elle a réellement pris conscience du pouvoir de la stigmatisation.

Petit à petit, Caylyn a commencé à partager son histoire et à explorer les différents services de traitement. Elle a appris une foule de stratégies qui lui sont très utiles lorsqu’elle passe une mauvaise journée.

« Pendant la pandémie, je suis entrée en contact avec beaucoup de personnes qui éprouvaient des problèmes de santé mentale. Leur faire savoir qu’ils n’étaient pas seuls m’a aidé dans mon cheminement personnel. Cette expérience m’a ouvert les yeux : la seule façon d’éliminer la stigmatisation est de briser le silence lorsque vous éprouvez des problèmes et d’accepter que c’est correct de le faire. »

Comme de nombreuses autres maladies, les problèmes de santé mentale peuvent se présenter sous différentes formes. Par exemple, les personnes souffrant d’anxiété à haut niveau de fonctionnement peuvent, par exemple, acquiescer à toutes les demandes, travailler pendant de longues heures ou faire preuve de perfectionnisme.

« Chaque semaine est composée de bonnes et de mauvaises journées. Cela ne signifie pas que je suis guérie, normale ou brisée, mais plutôt que je suis humaine », dit Caylyn.

Le changement de culture qui s’est opéré chez Loblaw au fil des années a contribué à lui donner le sentiment d’être acceptée comme elle est.

« C’est une peur irrationnelle qui empêche les gens de se confier aux autres, et j’étais tombée sous sa griffe. Il nous faut briser le silence, faire preuve de vulnérabilité et d’empathie dès que nous en avons la chance. »