Le lien entre Devon et sa communauté
15 février 2021

Devon Sheriff, directeur de magasin et franchisé d’un magasin NOFRILLSMD à Etobicoke, en Ontario, décrit son parcours comme « l’histoire d’un immigrant typique ». Né à Kingston, en Jamaïque, il a passé une grande partie de son enfance avec sa grand-mère alors que sa mère a déménagé au Canada à la recherche de nouvelles occasions et d’une vie meilleure.
Vers le milieu des années 1970, elle était suffisamment solide financièrement pour faire venir Devon et ses frères. La famille partageait un appartement de trois chambres avec la tante de Devon dans le secteur Jane-Finch de Toronto, et il a bientôt commencé à travailler ici et là, comme livreur de journaux et vendeur de crème glacée pour aider à payer les factures. Puis, à l’âge de 15 ans, sa mère l’a encouragé à obtenir un emploi dans une épicerie à proximité.
« C’est l’observation et la rapidité d’esprit de ma mère qui m’ont permis d’avoir cet emploi », dit-il. « Elle a approché le directeur de district à ce moment et, comme elle le raconte, elle lui a dit : “Nous magasinons ici chaque semaine et vous n’avez pas de personnel issu de minorités visibles dans le magasin. Mon fils a besoin d’un emploi.” Le directeur était d’accord et j’ai été embauché. »
Ce que Devon ne savait pas à l’époque, c’est qu’elle l’avait mis sur la voie de sa future carrière.
Ce travail après l’école, en tant que commis aux paniers et préposé au ramassage des colis, a mené à d’autres possibilités dans ce magasin. Lorsqu’il a obtenu son diplôme d’études collégiales, on lui a offert un emploi à temps plein dans un autre établissement. Devon a fait le saut vers FortinosMD au début des années 1990 pour de meilleures occasions. Avant longtemps, il a été promu au poste de directeur adjoint de magasin.
Peu de temps après, on lui a offert la chance de se joindre au programme des franchisés de Fortinos. Un an après avoir terminé le programme, en 1997, on lui a offert sa première franchise : Fortinos au centre commercial Albion. Il a fermé pour donner de l’espace à un tout nouveau magasin Loblaw au même endroit. Le 22 novembre 2006, le magasin NOFRILLS de Sheriff a ouvert ses portes.
« J’ai toujours plaisanté avec mes amis au sujet du fait que je détiendrai un jour un “grand” magasin jamaïcain dans le quartier », explique Devon.
« Maintenant, la communauté a une épicerie appartenant à un propriétaire faisant partie d’une minorité visible qui a grandi dans le quartier et dont la mère habite toujours là aujourd’hui. Et il n’y a pas que moi. À mon magasin, les employés reflètent la constitution raciale du quartier et environ 90 % vivent dans la communauté. »
Cet important lien est devenu particulièrement évident l’été dernier, alors qu’il semblait que le monde entier parlait de l’injustice raciale et du mouvement Black Lives Matter. En voyant ces incidents de brutalité policière et les protestations subséquentes, Devon ne sait toujours pas quelle émotion il a ressentie le plus : la colère, le bouleversement ou la déception.
« Pourquoi avons-nous dû voir un autre meurtre insensé pour comprendre ce qui se passe dans nos communautés? »
Malgré tout, il y a eu un résultat positif. « Les protestations ont ouvert des conversations parmi les employés au sujet de la police dans nos quartiers », dit-il. « C’était bon de voir que nous sommes tous unis pour la même cause. »
Mais Devon dit que les raisons pour lesquelles ces conversations ont pu se produire sont la confiance et les liens. C’est pourquoi son conseil aux autres propriétaires de magasin qui cherchent à créer un environnement de travail sécuritaire, inclusif et favorable est de maintenir les voies de communication ouvertes.
« Nous partageons nos expériences et nous nous soutenons mutuellement », dit-il. « Nous sommes toujours là pour nos employés. »